Il est un sujet qui fâche souvent dans l’église : celui de la musique et des cantiques. Les personnes assidues aux services religieux depuis plusieurs décennies se plaignent souvent lorsque de nouveaux chants sont proposés. On critique le rythme, les paroles trop vides de sens pour rappeler que, “dans le temps, les bons vieux cantiques disaient quelque chose, qu’ils avaient du contenu, qu’il y avait de la recherche dans les rimes riches... Tandis qu’aujourd’hui, la musique est trop mondaine, trop rengaine et, bien sûr, trop forte. Le monde entre dans l’Église par des expressions artistiques qui n’ont plus rien à voir avec la vraie dévotion.” La nostalgie des cantiques d’autrefois, lorsqu’on venait à la célébration dominicale avec sa Bible et son recueil de chants, est accentuée lorsqu’on a l’impression que tout est remplacé par un karaoké qui ne dit pas son nom ! Il convient tout de même de se souvenir que les chants d’hier, écrits à une époque et dans une ambiance précise, sont aussi marqués par ce qui se faisait en ce temps-là, et que les innovations d’alors ont, sans doute, heurté les anciens, lesquels avaient pour référence (et pour préférence) ce qui se chantait dans leur jeunesse, sur les airs de leur temps ! Et nous pourrions remonter ainsi, de génération en génération, constatant que les mêmes réserves ont été exprimées régulièrement. Alors que la nouveauté est pointée du doigt, on constate encore qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Il est donc plus juste d’user de tolérance et de compréhension face à des expressions de foi qui changent en fonction du temps. Ce n’est pas toujours de la trahison, ni de l’infidélité. Certes, il est important de ne pas chanter n’importe quoi, ni de faire passer une ambiance avant le sens. De plus, le chant ne devrait jamais être ce par quoi arrivent la discorde et la dissonance dans l’Église. Le psalmiste ne dit-il pas : “Chantez à l’Éternel un cantique nouveau... ” (Ps 96. 1) ? |
Commentaires