Il est étonnant que l’une des premières consignes que Dieu donne à Son peuple en route vers la Terre Promise est de ne pas se faire d’image de ce Dieu ! Les Hébreux quittent alors un pays où le scarabée, le serpent, la vache, le Nil et même le pharaon sont des dieux bien identifiables, et là, dans le désert, il faut gommer toutes ces représentations pour adopter un dieu dont le portrait est interdit. Cette censure n’est pas seulement une cassure dans les habitudes, c’est une révolution. Parce que nous, humains, avons du mal à saisir l’invisible. C’est sans doute pourquoi, aujourd’hui, nous changeons l’invisible en virtuel, une façon de voir ce qui ne se voit pas, pour y croire.
Le succès, chez les chrétiens, de la série “The Chosen” est intéressant à observer lorsqu’on note les commentaires des téléspectateurs devant ces épisodes sur la vie de Jésus. Ils notent un Jésus accessible, humain, proche, voire mieux incarné ! Pour certains, c’est une redécouverte de l’Évangile, avec un “héros qui nous ressemble”. Finalement, Dieu se re-fait homme ! Il y a là du positif, mais en même temps (il y a toujours un “mais”), sans être coupable de se faire une image de Dieu et de Son Fils, il y a le risque de s’inventer un Jésus qui convient mieux, un Jésus dont on a soudain envie parce qu’Il nous ressemble. Or, il convient de vérifier si nos désirs, nos préférences, nos acceptations ou nos adoptions sont nés de nos préférences ou de notre lecture de la Bible. Même si certaines représentations du divin semblent justes et nécessaires, nous devons les ajuster, les réajuster par une lecture loyale de l’Écriture. Rendre Dieu et Son Messie accessibles à tous et compréhensibles pour tous, les rendre aimables (dignes d’être aimés), est tout à fait louable, mais il ne faut pas pour autant courir le risque de trahir. Il y a toujours un danger de séduction dont le but reste de tromper. |
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