Il vous est sans doute arrivé de demander une chose à Dieu en priant avec ferveur, avoir reçu un exaucement magnifique et... être passé à autre chose, puis, quelque temps plus tard, avoir douté de Dieu dans votre vie. Nous sommes tous oublieux, et particulièrement envers Dieu. Les mystiques nous encouragent à construire à partir de notre vécu quotidien avec Dieu une expérience spirituelle dont le premier indice est de donner au vécu un caractère réfléchi. Qu’est-ce à dire ? Le pur vécu, même spirituel, s’il n’est pas conscientisé, se perd dans le passé et ne peut pas servir à la croissance spirituelle. Sans prise de conscience, sans prise en compte réfléchie, sans concrétisation des faits - voire du miracle - nous ne pouvons parler du vécu, ni le communiquer à d’autres. Certes, Dieu est toujours présent dans notre vie, mais comme le dit Jacob, nous ne le savions pas (voir Gn 28. 16).
Il demeure, pour beaucoup d’entre nous, comme pour les disciples sur le chemin d’Emmaüs, l’étranger, voire le compagnon de route, que nous ne reconnaissons pas. Pourtant, Dieu agit comme le cœur qui fonctionne en vous sans que vous vous en rendiez compte. Bien souvent, nous ne prenons conscience de la présence de Dieu qu’après coup, dans le souvenir et la “remémoration” de tel ou tel événement. L’expérience spirituelle exige et supporte donc une relecture du passé, un retour à la mémoire. C’est l’anamnèse, le contraire de l’amnésie. Oublier les interventions de Dieu dans votre vie est une marque d’ingratitude d’enfants gâtés. C’est une manière d’augmenter gravement votre déficit de gratitude à l’égard du Seigneur. En revanche, en intégrant dans votre vécu l’analyse méditée des interventions quotidiennes de Dieu, vous vous donnez les moyens de devenir de bons témoins, de bons évangélistes, c’est-à-dire des transmetteurs de la Bonne Nouvelle. Et surtout, vous alimentez votre expérience spirituelle. |
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